Pause Istrie, avec Monique Coudert

Publié le par magali duru


Notes de voyage en Istrie…


 

Des coquelicots entre les rails de la gare de Vérone

 

Dans le tableau de Tiepolo « Le jugement de Salomon », le nouveau-né que le soldat s’apprête à fendre en deux, ressemble à un jambon (San Daniele n’est pas loin)

 

Au cours des visites de musée j’attends toujours le groupe, assise un peu à l’écart, Rosetta me dit : « Vous, au moins, vous vous y connaîtrez en banquette ! »

 

La basilique de Cividale est flanquée du baptistère de Callisto. Pas le temps de chercher une carte postale pour l’envoyer au fils de M...., une petite pensée suffira.

 

Dans le palace de marbre de Lubiana ça sent la soupe aux choux



 

Au marché de Lubiana, un homme agite un sac de plastique dans notre direction… Je repense à Jean-Louis Trintignant que j’avais surpris à Avignon, dans un théâtre, avec un sac en plastique qu’il agitait régulièrement avant de le remettre sous son siège.

 


 



Bled, son château pointu au milieu d’un lac est beau comme un calendrier des postes vivant.




 
Avis aux sans papiers. Pour passer la frontière croate agiter, d’un geste joyeux, un petit carnet bordeaux qui ressemble à un passeport, en direction des douaniers. Ca suffit amplement.

 

 

J’ai une robe longue, noire, mais décolletée. Une bonne sœur en cornette me chasse de l’église de Rijeka. Quelle honte pour toutes les nonnes qui ont veillé à ma sainte éducation.

 

 

Ô Gabriele d’Annunzio ! Fiume, devenue italienne grâce à toi en 1924, allemande malgré toi en 1945 et redevenue yougoslave jusqu’en 1991, ne sait plus à qui se vouer. J’ai vu des maffiosi en Mercedes klaxonner une petite vieille en haillons qui fouillait dans une poubelle.

 

N’allez jamais à Medelin, patrie de la drogue en Colombie, évitez tout autant Medulin en Croatie, patrie de la laideur et du béton.

 

C’est à Abbazzia qu’Isadora Duncan est tombée amoureuse de Tchekov. Moi, j’ai bu du coca sur un banc en chassant les moineaux sous le regard courroucé d’une Brigitte Bardo croate…

 

 

C’était la fête de la police sur la place Sainte Euphémia à Trieste. Au milieu des flambants uniformes une mouette apprivoisée presque aussi grosse qu’une vache.

 

J’ai allumé un cierge jaune dans la basilique orthodoxe du front de mer en pensant aux 2000 juifs brûlés dans les fours (ceux qui servaient à décortiquer le riz).

 

 

Les forces alliées sont restées à Trieste jusqu’en 1954, sous prétexte de surveiller Tito.

 


 

Pas envie de visiter le château de Duino, malgré Rilke et ses Elégies de Duino, malgré les efforts de la comtesse Taxis qui vient me proposer une réduction de 30% sur le billet…

 

Au petit matin, je marche à Grado. Sur une maison je lis cette inscription : « Penso che gargum me specha », version frioulane de « Quelqu’un m’attend quelque part. »

 



 

Photos et texte de Monique Coudert.

Publié dans Carpe diem

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I
superb! :)
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G
C'est très beau. Et, si je comprends bien, quand ta carte-mémoire sera saturée, tu reviendras ?
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A
De magnifiques photographies. Merci Monique, en attente du prochain voyage.
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M
Un très beau compte-rendu empreint d'une douce mélancolie.
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C
beau billet et un tres beau BLED
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