Antoni Casa Ros Le Théorème d'Almodovar

Publié le par magali duru

Monique, l'éclectique lectrice, incapble de résoudre le théorème d'Almodovar à la trop pâle lumière des collines lance aux lecteurs un appel au secours...




Ohé Lecteur !

 


J'ai besoin d'aide pour savoir quoi penser du Théorème d'Almodovar de Antoni Casa Ros et comprendre ce qui se passe vraiment dans  Lumière pâle sur les collines de Kasuo Ishiguro.

Vous me direz qu'il n' y a pas beaucoup de rapport entre un roman venant de paraître sous la plume d'un jeune Italo/Espagnol écrivant en français et un roman japonais édité à Londres dans les années 1980, superbement traduit de l'anglais par Sophie Mayoux... Mais les hasards de la lecture me forcent à un petit exercice de littérature comparée qui m'interpelle quelque part, à tel point que je vous interpelle à mon tour.

Ce qui lie déjà ces deux livres c'est le champ voire le chant linguistique multiculturel et la lecture des faits historiques qui en découlent : le fascisme espagnol et italien dans le premier, et les retombées de la guerre américo-japonaise et de la bombe atomique dans le second. Et c'est bien là que se trouve, à mon avis, entre ces deux livres, une passerelle commune, celle du rapport au vide, au manque, à la blessure, à l'amputation, à la faillite de l'éducation. Les traces de deux cultures jumelles et de deux désastres humanitaires restent inscrits dans le corps et dans l'âme du héros du Théorème d'Almodovar tout comme dans la mémoire des familles japonaises qui ont subi cette «lumière pâle venant des collines ».


Le premier livre est simple : un jeune chercheur en mathématiques, fils d'un fasciste espagnol et d'une révolutionnaire italienne est victime d'un accident de voiture qui le défigure. Il va chercher dans le cinéma, soit l'écriture d'un scénario pour Almodovar et une exploration de l'amour transsexuel, un mode de vie pouvant lui rendre supportable l'insupportable.


Le second livre semble simple : une femme japonaise réfugiée en Angleterre, à cause du suicide de sa fille aînée et de l'attitude étrange de la cadette revoit tout un pan de sa vie passée à Nagasaki. Elle se souvient de son premier mariage et de sa rencontre avec une étrange petite fille sauvage nantie d'une mère fantasque et dangereuse.


Alors où est le problème me direz-vous ?


Et bien, je me demande ce qui se cache derrière l'auteur du premier livre (un génie capable d'attraper le fil du temps ou un aimable dilettante simplement doué d'imagination ?)

Et je me demande ce qui se cache derrière le scénario du livre japonais. Qui est la vraie mère de la fille aînée ? Qui est la vraie fille aînée ? Est-ce l'ancienne petite fille sauvage enlevée puis adoptée ? N'y a-t-il pas collision entre les personnages de mères et de filles, ce qui n'est pas sans rappeler la collision de l'homme et de la femme dans la/le jeune transsexuel qui va apporter la rédemption à notre amateur d'Almodovar !


Comment ça, vous n'y comprenez rien ?


Vite.... lisez ces deux livres et donnez-moi votre avis...


Monique Coudert

 

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Le théorème d'Almodovar d'Antoni Casas Ros Gallimard 2008


Lumière pâle sur les collines de Kazuo Ishiguro traduit de l'anglais par Sophie  Mayoux; 10/18 domaine étranger 1984


  

Publié dans Lector in fabula

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M
Je veux bien lire (surtout le premier mais, il faudra ettendre que je finisse ce que j'ai déjà commencé).remarque : J'aimerais être une aimable dilettante simplement douée d'imagination
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